Le Wokisme
Introduction
Non, ceci n'a pas l'objectif d'être un traité sur le Wokisme. Il s'agit simplement de mettre sur ce wiki quelques idées qui me sont passées par la tête.
Le monde d'avant
Le monde de mon enfance, ou celui de mes parents,
n'était pas mieux, il était très certainement pire!
L'accusation de "wokisme"
C'est un merveilleux
homme de paille,
qui devrait servir à immédiatement discréditer son contradicteur.
Ca ressemble, aux Etats-Unis, à l'accusation de "socialisme" (sous entendu: communisme), qu'on a entendu lors
des pires procès du
Maccarthysme, mais aussi sur le
fameux
vinyle anti assurance maladie universelle de Ronald Reagan, bien avant son élection
présidentielle.
Une telle accusation, par sa nature, ne fait pas avancer le débat sur ce qu'est le wokisme.
Ma définition du "wokisme"
On a bien progressé dans de nombreux domaines et de nombreux pays: le monde d'il y a 50 ans était moins égalitaire, la place de la femme et des minorités bien plus difficile. Pour atteindre ce progrès, il a fallu investir dans l'éducation et dans quelques compromis (ce que certains appellent le
massacre de la langue française, ou les affreux
quotas).
Cela a évidemment abouti à ce que certaines catégories de personnes autrefois plus favorisées se sentent maintenant déconsidérées (le
modèle masculin classique évolue, par exemple). Se positionner dans la vie est effectivement probablement plus difficile
pour certaines catégories de personnes aujourd'hui: partage des tâches, concurrence à l'emploi,
besoin d'acquérir des compétences sociales, etc.
Il y a bien entendu eu des maladresses, des excès: certains "
masculinistes" sortent des arguments
comme des femmes qui profitent financièrement de leur ex-mari, mais peut-on mettre cela en comparaison
avec le fait qu'avant les femmes ne
pouvaient simplement pas divorcer? (pour des raisons financières
mais aussi la pression sociale et religieuse).
Donc, finalement, le "wokisme" c'est un peu être plus
attentif aux autres, dans toutes les dimensions.
Cela fait partie d'un "éveil" que l'on peut considérer comme la norme chez nous désormais -- même
si certains pays, dont les Nordiques, ont commencé plus tôt et ont peut-être mieux adapté les
structures de leur société à ce principe.
Ce n'est pas gommer toutes les différences, ni prétendre qu'elles n'existent pas.
D'ailleurs on le voit bien avec l'IA: difficile de faire des IA qui font abstraction
des biais humains.
Le "wokisme" peut être risqué (suffixe -isme!), quand on en fait un référentiel total. On peut
alors aboutir à la haine des hommes de certaines féministes, ou à la cancel culture. On peut
comprendre que certaines positions soient indéfendables, mais faut-il pour autant empêcher
de les faire circuler?
Cancel culture
Pourquoi aller au concert de X? Lire des livres de Y? Etre fan de Z?
C'est pour la musique, la qualité de l'ouvrage, les prouesses de l'artiste?
Ou c'est plus général, plus diffus? Ce qui nous fait aimer une personnalité, serait-ce un
effet de halo?
A contrario, si tout à coup cette personnalité vient à se comporter "mal dans la vie", dois-je
rejeter son oeuvre? Faut-il séparer l'
oeuvre de l'artiste?
Une position extrême pourrait bien réduire quasi à zéro l'ensemble de notre héritage culturel, d'autant
plus si on interprète le passé avec les lunettes du présent (je préfère d'ailleurs regarder le présent avec les lunettes du futur: on ne possède pas la Terre, nos successeurs nous la prêtent -- au moins nous avons encore, contrairement aux icônes du passé, la possibilité d'influencer le futur).
Il faut expliquer, expliciter, présenter, comparer, montrer l'évolution des normes.
Bien évidemment, si la personnalité vit aujourd'hui, cela change tout: la justice peut se saisir
de l'affaire et régler le cas pour la société: la personnalité peut même payer, et une fois qu'elle
a payé sa dette à la société, celle-ci devrait être réglée, non?
Il y a toutefois des cas limites où la justice ne peut intervenir. Les consommateurs peuvent bien
sûr faire usage de leurs droits. Toute la question reste de la validité des campagnes globales
de réaction, qui sont souvent très émotionnelles et sans recul.
D'un autre côté, des actions socialement inacceptables, des prises de position complètement farfelues
pouvant mettre en danger le public, vont automatiquement mener à une certaine
censure, un certain déréférencement des plateformes GAFAM et on peut souvent regretter que cela ne se produise pas plus vite (par exemple:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Casasnovas,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Raoult,
https://www.heidi.news/sante/que-penser-des-interventions-de-jean-dominique-michel-sur-l-epidemie,
etc).
Notons qu'historiquement, les médias ont toujours censuré leur contenu, même dans les démocraties
occidentales: le propriétaire du journal ou plus simplement la ligne éditoriale était bien définie! Sans même parler de religion ou de morale.
Toutefois, dans le passé, on trouvait des journaux de quasi toutes les sensibilités et opinions
politiques, la pluralité était -- probablement -- mieux garantie et le rythme de diffusion
humainement soutenable. On peut probablement dire que la frontière entre le contenu et la
vente de ce contenu était plus claire.
Censure sur Internet
Et sur Internet? peut-on laisser n'importe qui dire n'importe quoi sur les réseaux sociaux? Faut-il
abandonner face aux fermes à trolls russes?
Il ne s'agit bien entendu pas de cancel culture ici: il s'agit
simplement de respecter les règles de la communauté, d'échanger de manière bienveillante et d'éviter
la propagation des rumeurs infondées, qui malheureusement non seulement se
propagent plus vite mais
qui surtout
coûtent cher à démonter.
Pour ces raisons, il est essentiel qu'il y ait une forme de filtrage sur Internet, mais effectuée de la manière la plus transparente possible (p.ex. opt-out de catégories).
Et en politique?
Il semblerait qu'une bonne partie de la population soit devenue réactionnaire: il y a de bonnes raisons pour ça (difficultés financières, inflation, sentiment de déclassement).
Il y a aussi de mauvaises raisons: percée du masculinisme (surtout chez les jeunes hommes).
Les partis politiques, surtout maintenant après le cas Trump, devraient faire attention à ne pas colorer leurs programmes politiques de trop de sujets dits "minoritaires" et tenter de faire passer leurs idées fondamentales
(exemple pour les verts: sauver le climat).
D'un autre côté, depuis le covid on a l'impression que la désinformation n'a plus de limites et que ce qui est récompensé c'est Trump: mensonges et violences.
Que faire?
Références
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MarcSCHAEFER - 01 Nov 2024