Il arrive parfois que nos comportements ou croyances soient contradictoires. Quelques exemples:
D'autres faits contre-intuitifs marquants
c'est au moment qu'on découvre un problème que les choses s'améliorent (et pourtant nous commençons à douter d'une compagnie aérienne lorsqu'elle se crashe, ou d'un logiciel quand un problème de sécurité est trouvé, ou d'une oeuvre de bienfaisance quand on découvre un détournement de fonds -- alors que la confiance devrait augmenter vu que le problème est maintenant connu et sera corrigé!). C'est l'absence de découverte de problèmes qui devrait faire douter des procédures de contrôle.
"l'Etat doit montrer le bon exemple et présenter des budgets équilibrés pendant les crises et renoncer aux investissements". A première vue, cette déclaration est censée, et d'ailleurs c'est le motto de la plupart des partis en temps de crise. Mais cela ne résiste pas à une analyse:
en temps de crise, les banques n'osent plus prêter. Elles se retrouvent donc avec de grandes liquidités sans rendement. L'Etat, s'il s'endette en période de crise, obtiendra non seulement un très bon taux, mais participera à faire revenir la confiance. Le pire que l'Etat peut faire est de rembourser ses emprunts en temps de crise et s'endetter en période de surchauffe économique. Si l'Etat renonce à tout endettement en temps de crise et reporte ses besoins en période de boom économique ou de surchauffe, il souffrira des taux très élevés.
l'Etat doit jouer son rôle de régulateur: en investissant en temps de crise, il diminue le risque de faillite des entreprises et de chômage des employés. D'ailleurs, à contrario, si l'Etat investit pendant une période de boom économique ou de surchauffe, il participera encore à cette surchauffe et, vraisemblablement, les infrastructures ainsi créées seront de qualité inférieure.
en conclusion, la démarche idéale de gestion public serait des déficits, des investissements et des baisses d'impôt en temps de crise, et des bénéfices, remboursements de dette et augmentation d'impôt pendant les périodes de bonne marche ou de surchauffe économique. D'ailleurs, c'est bien une gestion de ce type qui a valu à SWATCH le privilège d'être prêt à la reprise économique au moment venu. Même si l'Etat a grand bénéfice de la suivre, certaines entreprises le font également avec succès.
"les étrangers ne doivent pas trouver de travail en Suisse car ils dégradent nos conditions de travail". C'est correct. Sauf que si la Suisse introduisait de meilleures conventions collectives et imposait à toutes les branches le respect des conventions collectives et des contrôles visant à limiter largement le travail au noir, les étrangers seraient alors employés ... aux mêmes conditions que les Suisses! Tant que l'entreprise suisse pourra imposer des conditions de travail plus dures aux étrangers ou bénéficier de travail au noir, le problème ne sera pas résolu. Signalons également que les restrictions de travail pour les étrangers n'auront jamais aucun effet sur le travail au noir, seuls des contrôles plus étendus en auront, voire des sanctions largement plus fermes lorsqu'il peut être prouvé que l'entreprise a pu faire de la sous-enchère salariale au fin de décrocher des contrats. On pourrait imaginer une pénalité, à payer aux autres entreprises concurrentes, correspondant à 10 fois les sommes ainsi détournées.