Il arrive parfois que nos comportements ou croyances soient contradictoires. Quelques exemples:

acte 1 acte 2 explication
utiliser régulièrement des produits de nettoyage bactéricides
refuser la vaccination
le corps humain est journellement confronté à des microorganismes chaque jour. Le système immunitaire est constamment renforcé par la présence de bactéries. Une vaccination entraîne simplement de manière ciblée le corps et est recommandée non seulement pour sa propre sécurité, mais surtout pour celle de la société: en effet, plus le nombre de vaccinés est important, moins la probabilité d'une épidémie n'est grande. En cas de forte épidémie, même les personnes vaccinées peuvent devenir malade si elles sont faibles. Enfin, vous protégerez votre entourage en étant vacciné (enfants, personnes âgées, malades). Il faut ajouter de plus que tenter de tuer des bactéries, c'est sélectionner les plus fortes d'entre-elles, ce qui conduit à des résistances (aux médicaments mais aussi aux bactéricides). De plus, les plus dangereuses bactéries souvent ne survivent pas en présence d'autres bactéries. Un milieu trop propre est donc idéal pour elles. Avoir une hygiène correcte (se laver les mains p.ex.) est en général largement suffisant aujourd'hui. Les produits de nettoyage classiques (savon, eau de javel, vinaigre, etc) sont largement suffisants (et moins chers!)
avoir peur d'un choc électrique d'une batterie ou d'une barrière à vache
utiliser des appareils électriques 240V à l'extérieur ou en milieu humide sans disjoncteur de sécurité FI
c'est le courant électrique qui est l'indication du danger. En effet, on estime qu'à partir de quelques milliampères (mA), le courant peut devenir dangereux (effets sur les muscles dont le coeur). Or ce qui détermine le courant, c'est la tension et la résistance (U=RI). Le corps humain offre en général une très bonne résistance. Il faut donc des tensions importantes pour commencer à atteindre la zone potentiellement dangereuse. Cependant, la résistance du corps humain baisse sensiblement en présence d'humidité! Un disjoincteur FI permet de couper le courant dès que le "courant perdu" (qui ne revient pas à la prise: donc passe via le corps) dépasse quelques milliampères. Par contre, la batterie est plus dangereuse (si vous n'avez pas les pieds dans l'eau) par son acide sulfurique que par sa tension: n'hésitez pas à mettre des gants et lunettes si vous devez la manipuler ou en cas de risque de court-circuit (pouvant faire chauffer ou exploser la batterie). Signalons aussi que les tensions continues (pile électrique 5V p.ex.) peuvent avoir un effet à long terme dangereux -- mais peu probable.
avoir peur des ondes WiFi ou GSM
dormir à côté d'un radio-réveil
la puissance reçue dépend de l'inverse du carré de la distance. Déjà éloigné de quelques dizaines de centimètres, un appareil électronique ou électrique émet un champ bien plus faible. Il est aussi admis que c'est l'exposition prolongée qui peut être facteur de risque. Téléphoner quelques minutes par jour même sans main libre est probablement moins dangereux que dormir 8h par jour pendant 20 ans à 10 cm d'un radio-réveil! Le principe de précaution doit s'appliquer: utiliser un main-libre, utiliser de préférence des appareils à faible rayonnement (téléphone DECT à faible rayonnement), ne pas mettre le doigt sur l'antenne du téléphone GSM ou téléphoner à l'intérieur d'une voiture ou d'un bâtiment ou encore si le réseau est faible(risque d'augmentation de la puissance émise). Ne pas rester longtemps (sommeil!) à côté d'appareils enclenchés. Eviter les câbles électriques sous le lit (champs statiques). Enfin, la plupart du temps les antennes émettrices à forte puissance (TV, radio, GSM) se trouvent à plusieurs centaines de mètre des habitations et ne forment donc pas un risque aussi grand qu'un téléphone portable tenu à l'oreille pendant des heures. Téléphoner moins, c'est aussi payer moins de factures.

D'autres faits contre-intuitifs marquants

  • c'est au moment qu'on découvre un problème que les choses s'améliorent (et pourtant nous commençons à douter d'une compagnie aérienne lorsqu'elle se crashe, ou d'un logiciel quand un problème de sécurité est trouvé, ou d'une oeuvre de bienfaisance quand on découvre un détournement de fonds -- alors que la confiance devrait augmenter vu que le problème est maintenant connu et sera corrigé!). C'est l'absence de découverte de problèmes qui devrait faire douter des procédures de contrôle.

  • "l'Etat doit montrer le bon exemple et présenter des budgets équilibrés pendant les crises et renoncer aux investissements". A première vue, cette déclaration est censée, et d'ailleurs c'est le motto de la plupart des partis en temps de crise. Mais cela ne résiste pas à une analyse:
    • en temps de crise, les banques n'osent plus prêter. Elles se retrouvent donc avec de grandes liquidités sans rendement. L'Etat, s'il s'endette en période de crise, obtiendra non seulement un très bon taux, mais participera à faire revenir la confiance. Le pire que l'Etat peut faire est de rembourser ses emprunts en temps de crise et s'endetter en période de surchauffe économique. Si l'Etat renonce à tout endettement en temps de crise et reporte ses besoins en période de boom économique ou de surchauffe, il souffrira des taux très élevés.
    • l'Etat doit jouer son rôle de régulateur: en investissant en temps de crise, il diminue le risque de faillite des entreprises et de chômage des employés. D'ailleurs, à contrario, si l'Etat investit pendant une période de boom économique ou de surchauffe, il participera encore à cette surchauffe et, vraisemblablement, les infrastructures ainsi créées seront de qualité inférieure.
    • en conclusion, la démarche idéale de gestion public serait des déficits, des investissements et des baisses d'impôt en temps de crise, et des bénéfices, remboursements de dette et augmentation d'impôt pendant les périodes de bonne marche ou de surchauffe économique. D'ailleurs, c'est bien une gestion de ce type qui a valu à SWATCH le privilège d'être prêt à la reprise économique au moment venu. Même si l'Etat a grand bénéfice de la suivre, certaines entreprises le font également avec succès.

  • "les étrangers ne doivent pas trouver de travail en Suisse car ils dégradent nos conditions de travail". C'est correct. Sauf que si la Suisse introduisait de meilleures conventions collectives et imposait à toutes les branches le respect des conventions collectives et des contrôles visant à limiter largement le travail au noir, les étrangers seraient alors employés ... aux mêmes conditions que les Suisses! Tant que l'entreprise suisse pourra imposer des conditions de travail plus dures aux étrangers ou bénéficier de travail au noir, le problème ne sera pas résolu. Signalons également que les restrictions de travail pour les étrangers n'auront jamais aucun effet sur le travail au noir, seuls des contrôles plus étendus en auront, voire des sanctions largement plus fermes lorsqu'il peut être prouvé que l'entreprise a pu faire de la sous-enchère salariale au fin de décrocher des contrats. On pourrait imaginer une pénalité, à payer aux autres entreprises concurrentes, correspondant à 10 fois les sommes ainsi détournées.

-- MarcSCHAEFER - 06 Dec 2010
Topic revision: r2 - 15 Nov 2023, MarcSCHAEFER
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